Après des semaines de crise sanitaire, Hélène Pohu et Jean-Philippe Guillemet, sociologues, ont interrogé, entre mai et juin 2020, les responsables d’associations agréées ainsi que les Déléguées départementales aux droits des femmes et à l’égalité (SDFE) dans les quatre villes (Paris, Bordeaux, Strasbourg, Narbonne) de l’évaluation locale de la loi 2016 - 444. Mieux comprendre la réalité et les enjeux de la période du confinement tant pour les personnes en situation de prostitution que pour celles et ceux qui les accompagnent, établir la liste des bonnes pratiques tels étaient les objectifs de l’étude. Entre nouvelles demandes, nouvelles réponses, et nouvelles solidarités, les structures d’accompagnement se sont adaptées pour répondre à l’urgence avec leurs moyens alors que la pression sur les victimes s’est intensifiée.
« Pornography and Masculinity »…
"If you want to be a decent person, the person you claim to be in moral and political terms you have an obligation to stop using women in the sexual exploitation industries and if you do so, your life will get better." Dr Robert Jensen discusses how pornography is an essential part in the construction of masculinity.
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La Fondation Scelles publie sa « Revue de l’actualité internationale de la prostitution 2019», la compilation de plus de 1500 articles collectés quotidiennement pendant l’année. Dans le contexte de la prise de conscience des violences sexuelles et du sombre décompte, jour après jour, des féminicides, en France et dans le monde, quelle place les médias ont-ils accordé à la prostitution ? Quelles nouvelles tendances ont émergé ? Face à un phénomène évolutif et mouvant comme la prostitution, l’analyse de l’actualité est l’outil indispensable pour détecter et anticiper les évolutions. Etat des lieux 2019.
Jamais, le constat sur les progrès des formes d’exploitation et sur les difficultés à les endiguer n’a été aussi alarmiste :
- Monde - La traite humaine reste un crime largement impuni, dénonce l’ONU (Le Monde, 7/1/2019)
- Monde - One in 200 people is a slave. Why? (The Guardian, 25/02/2019)
https://www.theguardian.com/news/2019/feb/25/modern-slavery-trafficking-persons-one-in-200
- Sierra Leone declares national emergency over rape of young girls (New York Times, 8/02/2019)
https://www.nytimes.com/2019/02/08/world/africa/sierra-leone-girls-rape.html
- Canada – Exploitation sexuelle : Une situation « absolument dramatique » (Journal de Québec, 5/11/2019)
« De la chair fraîche toutes les semaines »…
C’est ainsi que les proxénètes décrivent la traite à des fins d’exploitation sexuelle de femmes d’Europe de l’Est. L’Allemagne a fait le choix de réglementer la prostitution au début des années 2000. Concrètement qu’est-ce-que cela signifie ?
Florence-Lina Humbert nous plonge dans le contexte historique et culturel qui a valu à l’Allemagne d’être surnommée le « plus grand bordel de l’Europe »*. Elle nous dresse un panorama complet en traitant de libération sexuelle, monde associatif, urbanisme et politiques publiques.
Florence-Lina Humbert est franco-allemande. Militante féministe de longue date elle est journaliste chez 50/50 Magazine, enseignante et traductrice/interprète. Elle est impliquée dans de nombreux groupes féministes dont l’Assemblée des femmes et l’Amicale du Nid en France et Stop Sexkauf en Allemagne. Florence intervient dans des conférences, organise des expositions et des rencontres internationales.
*Citation dans le titre du personnel de Der Spiegel, 26 mai 2013
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Episode 4 de notre série de podcasts "Sous nos Yeux".
Dans cet épisode de Sous nos yeux, le Dr Gail Dines nous alerte sur la crise générée par l’industrie de la pornographie. Nous vous présentons ici une version doublée en français, l’originale en anglais étant disponible sur toutes les plateformes où Sous nos yeux est diffusé.
« Dans une culture saturée par la pornographie, vous ne pouvez pas ignorer la pornographie. »
On trouve des éléments inspirés de la pornographie dans nos pubs, nos séries télé, nos vêtements, parfois même dans les fournitures scolaires si on pense aux lapins roses sur les trousses des petites filles. Pourtant, nous continuons de faire la politique de l’autruche sur le sujet. Nous parlons peu de la production de pornographie, ses conséquences pour les femmes et l’impact sur les enfants.
Le Dr Gail Dines est professeure émérite en sociologie et en féminologie au Wheelock College de Boston aux États-Unis. Elle a effectué des recherches sur la pornographie pendant plus de trente ans et est une experte mondialement reconnue sur le sujet. Son livre, « Pornland : Comment le porno a envahi nos vies » a été traduit en cinq langues et la version française est à paraître en août 2020 aux Éditions LIBRE. Elle est la présidente-fondatrice de Culture Reframed, organisation qui a pour but de développer nos capacités de résistance à la pornographie et la sexualisation des femmes dans les médias.
Quand arrêterons-nous de faire la politique de l'autruche ?
Et sur les plateformes habituelles :
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Donald Trump a créé les « faits alternatifs », le lobby pro-prostitution a inventé le « contre-rapport d'anticipation ». Le Strass et ses allié.e.s se lancent dans une nouvelle opération marketing, à grands renforts de données bidonnées, d'euphémismes indécents et de relents « anti-système » en toc. Le tout en s'appuyant sur un « contre-rapport » nommé « réponses à l'évaluation de la loi de 2016 » qui avait en fait été rédigé avant même la publication de l'évaluation...
Ces dernières années un soutien inattendu de la prostitution est apparu: Karl Marx. La revalorisation de la prostitution comme un travail serait le point culminant de la lutte anticapitaliste, non une invasion de la logique marchande dans la sphère de l’intime et encore moins une forme d’exploitation. Saliha Boussedra remet les choses en place. À partir des écrits de Marx, elle nous permet de mieux comprendre la position du philosophe et répond aux défenseurs de la prostitution notamment en remettant en question le concept de syndicats de la prostitution. Saliha Boussedra est docteure en philosophie à l’Université de Strasbourg. Chercheuse associée au Centre de Recherche en philosophie allemande et contemporaine, sa thèse de doctorat porte sur « La question de la prostitution à la lumière du Lumpenproletariat et des rapports entre les sexes chez Marx ». Ses recherches se situent dans une perspective interdisciplinaire faisant dialoguer les études marxistes et les études de genre. Son livre intitulé Marx, une pensée pour l'émancipation des femmes est à paraître aux Éditions sociales.
Liens vers toutes les plateformes ici :
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Elle rendrait riche et célèbre. Elle serait sereine et épanouissante. Jouissive même. Elle satisferait les femmes et les hommes. Elle pourrait même diminuer la violence masculine.
À en croire les médias, les films, les séries, les réseaux sociaux les adolescentes s’empresseraient pour être admises à la très sélective École Nationale du Bordel ouvrant les portes à toutes les maisons closes. Au point de se demander si la demande pourra suivre l’offre…
Au fond nous nous doutons bien que cette description de la prostitution reste une fiction. Mais elle nous arrange. Si on ne regarde pas ce que l’on voit sous nos yeux peut-être que ça ira mieux. En tout cas ça ne nous regarde pas.
Ou peut-être que si ?
Dans l’acte de regarder il y a déjà une part de responsabilité. Regarder les choses en face, oser affronter ce qui se passe sous nos yeux : c’est ce que nous avons tenté de faire. Nous avons voulu laisser la parole aux journalistes, universitaires, militant.e.s, survivantes qui luttent depuis des années pour le droit des femmes à ne pas être prostituées. Nous aurons une nouvelle intervenante ou un nouvel intervenant chaque semaine pour raconter la réalité de l’exploitation sexuelle et reproductive, celle qu’on ne veut ni voir ni entendre.
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Le Rapport Interministériel d’évaluation de la loi du 13 Avril 2016 était très attendu du milieu abolitionniste comme des opposants à la loi, qui fait encore aujourd’hui l’objet d’attaques régulières (la dernière en date étant le dépôt d’un recours devant la CEDH en Avril 2020).
Ce rapport est le résultat de neuf mois d’enquête ponctués de déplacements, de plus de 200 personnes rencontrées, et d’une série de questionnaires adressés aux parquets, préfets, et Agences Régionales de Santé, menés par trois Inspections : l’Inspection générale des Affaires Sociales, l’Inspection Générale de l’Administration et l’Inspection Générale de la Justice.
Il dresse un état des lieux précis de la mise en œuvre de la loi, une analyse des points de blocage et des facteurs favorisants, et propose 28 recommandations pour étendre et optimiser l’application de tous les volets du texte sur l’ensemble du territoire national.
Le Rapport souligne les progrès accomplis :
- +54% des procédures pénales pour proxénétisme et traite des êtres humain.e.s
- Multiplication par 7 des victimes identifiées de traite des êtres humain.e.s
- 395 parcours de sortie de la prostitution depuis 2016
- 90% des préfets interrogés jugent les commissions départementales de lutte contre la prostitution utiles (page 118)
- près de 5000 « clients » de la prostitution interpellés (799 en 2016, 2072 en 2017, 1939 en 2018)
Ces résultats montrent une nouvelle fois que, lorsque la loi est intégralement appliquée, elle fonctionne. Pour autant, sa mise en œuvre demeure inégale et hétérogène. Dès octobre 2019, les conclusions de l’étude d’évaluation locale de la mise en œuvre de la loi dans 4 villes et cofonancée par la Fondation Scelles et la DGCS, appelaient déjà à une application complète de la loi sur l’ensemble du territoire et soumettaient 9 recommandations que l’on retrouve peu ou prou dans les 28 émises dans ce rapport.
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Rapport Mondial N°4
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Rapport Mondial N°3
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Rapport Mondial N°2